Petit Michel deviendra grand !

Ces années-là, habitant à Cherbourg (Normandie – 50)et avec un père qui aimait et pratiquait déjà la voile – c’est tout naturellement que j’avais commencé tôt les stages de voile : 1970 … 71 … 72, années d’apprentissage des bases. Mon premier voilier fut donc un Optimist ; il est à noter que – pendant très longtemps et peut-être encore aujourd’hui ? – l’Optimist a été LE voilier d’apprentissage le plus courant dans les écoles de voile.

Puis – pendant l’année 1972 – un autre stage … et ma première compétition (je crois me souvenir que ce jour-là, la compétition de 420 à vu parmi les concurrents les frères Pajot – vous imaginez ma fierté !).

Les années suivantes, je naviguais dès que je le pouvais : le 420 du C.E.A. (entreprise où travaillait mon père) était basé dans l’arsenal de Cherbourg ; quelquefois le week-end – ou quand les cours finissaient tôt l’après-midi – je filais à la base nautique et je mettais à l’eau le 420 pour une bonne virée dans la petite rade.

Plan des rades de Cherbourg
(http://maitres-du-vent.blogspot.fr)

Matériel rincé et rangé, je rentrais en vélo à la maison.


(image internet)

Les années passaient, et – toujours avec mon père et/ou des amis – c’était des sorties bateau – sur des voiliers de type « Corsaire » ou Mousquetaire ».

Séquence « frissons » : le me rappellerai longtemps le jour où (étant le plus léger à bord !), j’ai du monter en haut du mat pour décoincer la girouette … Bon d’accord, on était « tranquilles » – dans le chenal de sortie du port, j’étais bien sanglé et accroché à une drisse de grand-voile – mais quand même : se retrouver à 8 mètres de haut, accroché au mât d’un petit bateau qui danse … je n’étais pas très fier !!!

Adolescent, je partais quelquefois avec lui pour des convoyages de voiliers plus gros :

Souvenirs d’un retour – de Granville vers Cherbourg : le soir, nous avions fait escale dans le petit port de Flamanville-Diélette et nous avions béquillé le bateau. Je vous explique le topo : on fixe sur les deux côtés du voilier des béquilles (pour qu’il reste vertical même à marée basse – voir ci-dessous). Pendant que la marée descendait, la bateau s’était mis à danser sans arrêt bâbord-tribord, et boum … boum … boum ! Résultat, impossible de dormir.

Béquilles
(image internet)

Un long moment après, le voilier avait fini par reposer sur ses béquilles et la marée avait fini de descendre (nous étions en pleine nuit) … ouf j’avais réussi à m’endormir.

MAIS NON …

Quelques petites heures après, la marée avait commencer à remonter … et boum … boum … boum … jusqu’à ce que le voilier soit à flot ! Résultat, quelques maigres heures d’un sommeil pas du tout réparateur !!!

Petit déjeuner dans le carré, et nous voilà repartis, profitant de la marée haute. Puis, ce fut le passage du Raz Blanchard (Nord-Ouest du Cotentin) ; nous avions démarré le moteur pour aider à passer. Au fur et à mesure de l’entrée dans le raz, les vagues devenaient de plus en plus grosses (réaction des vents, courants et marées contraires) et on entendait l’hélice sortir de l’eau à chaque fois que nous basculions en haut d’une crête de vague et que l’étrave plongeait dans les flots … pour ressortir quelques instants plus tard, le pont couvert d’écume. Ce jour-là, j’avais vraiment connu de grosses frayeurs, et – pour tenir bon – je chantait à tue-tête au milieu du vacarme environnant !